14/06/2018

Google Maps quasi gratuit, c’est fini depuis le 16 juillet 2018. Tour d’horizon de la situation et des solutions envisageables.

La solution cartographique de référence

Très largement utilisé depuis 2005, Google Maps est progressivement devenu le quasi synonyme de « service de cartographie sur internet ». Il fut pourtant un temps lointain où la mise en place de services de cartographie sur son site nécessitait de souscrire des services payants auprès de Mappy ou ViaMichelin. Simple d’utilisation, offrant de nombreuses fonctionnalités, et surtout gratuit pour la quasi-totalité des utilisateurs, Google Maps s’est donc naturellement imposé comme la solution de référence, supplantant ses concurrents qui ne pouvaient bien sûr pas rivaliser avec un concurrent gratuit.

Soudaine volte-face en avril 2018 : Google Maps devient (beaucoup plus) payant

Avec seulement quelques semaines de préavis Google a annoncé fin avril 2018 un changement radical de politique budgétaire à compter du 11 juin, échéance qui sera ensuite repoussée au 16 juillet. Là où la limite de gratuité était auparavant fixée à 25000 affichages par jour, elle est désormais de 28500 … par mois ! (Retrouvez ici la grille tarifaire complète). Et encore, Google nous précise que le service est devenu payant mais que chaque utilisateur disposera d’un quota mensuel gratuit de 200 $, correspondant à ces 28500 requêtes mensuelles. Concrètement cela signifie que pour utiliser le service il sera nécessaire de créer un compte et d’y enregistrer ses informations de paiement. Peut-être d’ailleurs est-ce là un des objectifs de Google dans cette opération : beaucoup d’utilisateurs auront communiqué à Google leurs coordonnées bancaires, lui ouvrant la possibilité ultérieurement de vendre beaucoup plus facilement des prestations et procéder à des prélèvements bancaires.

Utiliser Google Maps en générant moins de requêtes ?

Une fois le constat posé, quelles sont les alternatives ? La première piste consiste à diminuer sa consommation de requêtes.
Les 2 solutions les plus simples étant :

  • Proposer des cartes statiques : 
    Le quota de gratuité est alors de 100 000 impressions par mois. La carte statique est, par exemple, celle qu’affiche Google pour présenter une fiche entreprise

Exemple de carte Google Maps Objectif Papillon

Un exemple de carte Google Maps statique

La carte est dite statique car il n’est pas possible de la (dé)zoomer, de s’y déplacer, etc … En revanche, au clic on accèdera à une carte dynamique.

  • Ne pas afficher la carte par défaut :

Solution radicale puisqu’il s’agit de ne plus afficher systématiquement la carte. Seuls les utilisateurs cliquant sur un bouton de type « Voir la carte » y accéderont.

Il s’agira donc dans ces configurations d’identifier des solutions ne dégradant pas outre mesure l’expérience utilisateur.

Les alternatives technologiques

La seconde piste consiste à changer de fournisseur de cartographie dynamique. Vous trouverez dans l’article «11 alternatives à Google Maps, leurs couts, leurs avantages » du Journal du Net un bon panorama des solutions du marché.
L’autre approche, très médiatisée ces dernières semaines, est d’intégrer des solutions s’articulant autour d’OpenStreet Maps, solution de cartographie Open Source, couplée à une API de pilotage en JavaScript, tel que Leaflet par exemple (lire à ce sujet cet excellent article : Basculer de Google Maps vers Leaflet et OpenStreetMap avec Geolocation sur Drupal). Reste à savoir quelle sera la capacité d’OpenStreetMap à tenir une charge s’accroissant brutalement, la gratuité de la solution Google était une exception (car le service est financé indirectement par les revenus publicitaires de Google), un service de ce type reposera en général sur des technologies et ressources dont les utilisateurs devront financer le coût.

Google Maps, malgré tout

Si après avoir optimisé votre site, autant que possible, et évalué les solutions alternatives, vous choisissez de continuer à utiliser Google Maps, vous n’en êtes pas quitte pour autant. Votre configuration demande à évoluer pour continuer à fonctionner le 16 juillet. Il vous faut pour cela, depuis votre compte Google, enregistrer un moyen de paiement, créer des clés uniques que vous implémenterez sur les sites concernés. Bref, le recours à votre prestataire ou à votre développeur s’impose.

Et si votre direction financière ne veut pas renseigner de moyens de paiement ?

De nombreux utilisateurs signalent que leur direction financière refuse de renseigner un moyen de paiement, craignant, ce qu’on peut comprendre, qu’elle ne puisse maîtriser l’ouverture de ce canal de prélèvement. La seule solution sera alors de faire appel à un prestataire qui utilisera sa propre clé pour faire fonctionner l’API sur votre site. Solution beaucoup plus onéreuse puisque vous ne bénéficierez pas du crédit de 200$ mensuels d’une part et que d’autre part ce prestataire vous facturera certainement des frais liés à cette opération de refacturation.

Une vertu cachée de la fin de la gratuité ?

Finissons par une note plus optimiste … Alors qu’il est estimé que la consommation de l’économie digitale (serveurs, terminaux, réseaux, …) représentera bientôt 20% de la consommation électrique mondiale (avec un taux de croissance annuel de 10%), il est certain parallèlement que la gratuité d’outils tels que Google Maps ne favorise pas la mise en place de solutions économes en énergie. Même si on peut douter des visées philanthropiques de Google, le fait de s’attaquer de facto à la surconsommation énergétique peut être une vertu cachée de cette nouvelle tarification !

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